Rugby Passion ...
Publié il y a 6 ans par Frédéric MALLET
Didier Navarre ou 46 ans de passion
« Je n’ose pas imaginer une seule journée sans rugby. » Disons-le tout de suite, je suis tombé tout petit dans la marmite ovale. Il était difficile d’échapper à un destin sans ballon de rugby. Tout simplement par mes racines familiales. Tout d’abord, du côté de la famille maternelle, mon grand-père Eugène Danos qui avait défendu les couleurs du CO Carbonne dans les années 20. Son neveu, un certain Pierre Danos a fait le bonheur de la grande AS biterroise en inscrivant le drop salvateur lors de la finale 1961 à Lyon face aux Dacquois de Berho, Bachelé et Bérille. Pierre Danos dit « Dominguin » un grand neuf porteur à dix-sept reprises de la tunique bleue, ça vous plante le décor. Du côté paternel, mon grand-père Raoul Navarre, lavelanétien de naissance, professeur EPS, a entraîné le glorieux Stade lavelanétien dans les années 50 et contribué à l’éclosion sportive du Toulouse AC. Puis vient mon père, maître- nageur à Montesquieu lors de la période estivale et entraîneur de l’ASM au début des années 70 puis dans les décennies 80 et 90. Lors de la saison 1971-72, il entraîne les juniors de l’ASM. A cette époque, je regarde timidement les entraînements avec l’œil curieux du profane, celui d’un enfant de 8 ans. Un jour, suprême récompense, « papa » m’amène à une rencontre avec le groupe qui doit en découdre à Jean-Castet face à Villefranche-de-Lauragais. Je découvre le vestiaire, l’avant match, le camphre, l’échauffement, le public.
Quant au match, il se solde par une victoire de Villefranche (21-0). J’ai 8 ans et depuis ce match, la passion ovale m’a captivé. Petit à petit, je deviens un serviteur d’ovalie. Je commence à décortiquer les résultats, regarder les matchs à la télé. Je me souviens de la première finale opposant Béziers à Brive en 1972 dans la maison montesquivienne. Puis, ce sont les débuts à l’école de rugby du TOEC. Des entraînements dans la boue des terrains annexes du stadium, des matchs mémorables face aux autres formations toulousaines du TAC, TEC, TOAC et même le Stade toulousain.
Pendant les vacances scolaires, dans la maison montesquivienne, on fait des matchs de drop avec Jean-Paul Milville et son frère, on joue à toucher avec Marc Médale, Jean-Michel Caverivière, Thierry Hulot. Après l’école de rugby du TOEC, il y a un passage à Cugnaux en cadet. Une saison 1979-1980 où on ne gagne qu’un match face à la Salvetat-Saint Gilles. L’année suivante, on se rachète en terminant premier de poule. On atteint les huitièmes de finale face à Caussade. Malheureusement, on perd à la dernière seconde de jeu (6-12).
De Cugnaux, moi le résident de Plaisance du Touch, je vais chez le voisin salvetain. J’en garde d’excellents souvenirs auprès de copains vraiment attachants (les Gallo Dubourdieu, Orazio, Salducci, Pollux, Arcidet, etc…).
Sportivement, on n’est pas mal. En 1982, on se qualifie pour les quarts de finale de la Coupe Lafforgue. L’année après, pour une sombre histoire d’expulsion, on est privés d’une qualification pour les quarts de finale des Pyrénées face à Mazères.
L’année après, je signe (enfin) à Montesquieu. Malheureusement, une vilaine luxation de la hanche contractée sur la pelouse de Prat, me complique la saison qui s’achèvera par une victoire en Coupe du Printemps face à Saint-Sulpice.
La suite, il y a un passage à la Salvetat, un retour au TOEC, puis en 1991, le début de mes collaborations avec la presse. Tout d’abord à la Dépêche du Midi puis au Midi-olympique le 18 septembre 1994. Désormais, je suis journaliste au service du rugby. Je reconnais être privilégié de servir le sport que j’aime. Un sport qui m’a permis d’avoir de sacrées émotions. Parmi celles qui ont une place privilégiée dans ma mémoire, c’est une victoire des juniors du TOEC en 32ème de finale du championnat de France Reichel face au Stade toulousain en 1977. L’entraîneur toeciste n’est autre que mon père. Dans ce match où son équipe était promise à la défaite, elle s’est imposée (6-4).
La même année, cette équipe vient gagner la Coupe Lafforgue face à Lavelanet sur le terrain de Jean-Castet. Elle s’impose (22-18) après avoir été menée (12-18) à trois minutes de la fin. En 1982, comment oublier la finale de Deuxième Série face à Valence d’albigeois, cette mémorable victoire (9-3), le retour à Montesquieu, l’arrivée du bus devant la halle, la fête chez Jeannot Bénac.
Le 26 juin 2011, l’ASM est sacrée championne de France Honneur face aux Landais de Capbreton (18-11). Quel match ! Quel week-end gersois ! De ce match inoubliable, je garderai un moment d’intimité dans la retraite du lycée de Nogaro où logeaient les futurs champions.
Le 25 juin, Philippe Monnereau fêtait ses 51 ans. Pour la circonstance, des bouteilles de champagne avaient été ouvertes. L’ami Philippe était ému. Vingt- quatre heures après, l’équipe lui avait offert un très joli cadeau.
Le rugby est ma passion. J’avoue avoir rencontré un excellent compagnon qui affiche 46 ans de fidélité. Je souhaite encore vivre des moments privilégiés auprès de gens sympathiques et attachants. Maintenant, je suis fier de rechausser les crampons pour apporter ma modeste contribution à l’essor de l’ASM.
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