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Lettre à Guy... Novès (pas Moquet... ni de Montesquieu...)

Publié il y a 6 ans par

Lettre à Guy... Novès (pas Moquet... ni de Montesquieu...)

Un passionné de rugby, arbitre à ses heures perdues, s'est fendu d'une lettre à Guy Novès pour lui parler de l'A.S.Montesquieu-Volvestre.

M. Novès,

Cher Guy,

Il est des mots qu’on peut penser… mais à ne pas dire en société. Loin de me foutre de celle-ci, je vous écris ces quelques lignes, ces quelques épaves de mots comme des bouteilles dans une mer à la fois tourmentée et trouble.

Il est des actes qu’on ne devrait pas pouvoir faire. Bafouer des valeurs par exemple ! – Les sacro-saintes nôtres, vous en conviendrez, ont tout de même disparu depuis quelques temps dans le rugby du haut. Mais bordel, à la fois celles du rugby et de l’esprit des fêtes, de la fête même, je m’y refuse obstinément. Voyez-vous, le rugby amateur se meurt, se crève tend même à se suicider, et pour ainsi faire écho à des lendemains qui déchantent, voici cette tuile qui vous tombe sur la tête. Tuile d’une maison déjà bien abîmée par les années passées à refaire l’abri de jardin et la balançoire pour les gosses plutôt que fondations et toit pour continuer à bâtir sereinement.

Bon… vous voici quand même dans cette situation relativement inconfortable. Enfin, nous y voici, car j’ai une demande et un message à faire passer, ce qui induit la transformation en « nous ». Je ne sais pas trop par quoi commencer… Le rugby ne fait plus vibrer. Soyez-en conscient et rassuré, vous n’en êtes en rien responsable. Et je ne suis pas là pour parler sociologie, mais simplement de cœur et de passion. Ces vibrations donc… elles ont fui jusque des bastions que l’on pensait indestructibles. Jugez plutôt. Vous qui résidez en Haute-Garonne depuis tant d’années, vous devez connaître Montesquieu-Volvestre… 3000 âmes au compteur environ –soit plus qu’il n’y en a jamais eu – et récent finaliste du championnat Honneur face à La Vallée du Girou dans les travées d’Ernest-Wallon que vous aviez honoré de votre présence en début de journée. Bref, ben devinez quoi, après un droit à accéder à la Fédérale 3, l’ASM – c’est son nom – a dû refuser sa montée, mais en plus descendre d’un cran en Promotion Honneur… Jugez encore. Le défi sportif d’une montée en « Troisième div’ » n’intéresse plus grand monde quand on promet des nombres à 3 chiffres mensuels dans des niveaux même inférieurs auxquels nous évoluons actuellement. Les joueurs n’y sont pas à blâmer… ou que dans très peu de cas. Non, j’en veux à des présidents qui n’ont d’obsession que l’éclat de leur réussite. Une brillance qui s’en ira, comme pour la Castafiore, dès qu’une pie plus mesquine que le précité président passera par là.

Donc chez nous, à Montesquieu, nous avons viré à l’intersaison avec 43 licenciés – en comptant l’arbitre que je suis, un entraîneur-joueur, les blessés et les arrivées impromptues. Croyez-en ma parole, des valeurs, je pense que les 43 en ont, malgré ça, il faut parfois composer avec des entraînements à 17-18 unités en moyenne, 30 les veilles de match, et 8 les mercredis des semaines vierges de toute compétition, et assurer deux équipes le dimanche. Rassurez-vous, le Repas de Noël a fait le plein, et c’est justement ce qui me fait dire que les valeurs et la bonne humeur sont là. Une fermeture du Club House à 6h30, ça fait combien de temps que vous n’en avez pas vécu ? Voilà ce que je vous propose. Afin de repartir sur des bases saines, de respirer à nouveau le rugby – et un peu les bouses de la cambrousse. Afin de soulager nos deux entraîneurs de situations techniques et démographico-rugbystiques pas faciles, de manger pour 5 balles le mercredi et le vendredi. Afin de vivre quelques moments socio-magiques avec Pascal Leclainche qui n’aura d’yeux que pour vous. Afin de montrer que le cœur, les gueulantes et les remontées de bretelles, certains savent encore les accueillir alors qu’ils ne sont là que pour l’amour de ce sport, je vous propose simplement et humblement de venir vous ré oxygéner le bulbe dans le Volvestre.

Cher Guy,

M. Novès,

Par la présente, je voulais simplement faire un constat sur le rugby actuel, et que certains n’oublient pas ce qui fait l’essence-même de ce sport : les histoires, les amitiés et tout ce qu’il y a autour…

Nous vous attendons – patiemment - à Montesquieu-Volvestre.Remi JANOTTO

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