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ASM : Retrouvaille des Champions 1982

Publié il y a 5 ans par

ASM : Retrouvaille des Champions 1982

En tant qu’ancien, je me permets de prendre la parole pour vous faire participer, non pas au jeu proposé sur le terrain, mais aux péripéties intimes de ce match, comme j’ai pu le faire pour le titre de champions 1982 dans le Livre du Centenaire.

Cette après-midi a été une suite de situations ubuesques à la limite de la compréhension pour chacun d’entre-nous.

Tout d’abord, à l’entrée des vestiaires ; l’ambiance de celui de droite ne nous plaisait pas. Nous sommes ressortis pour nous installer dans l’autre bien que l’adversaire commençait à installer ses affaires … L’épreuve de force était engagée … L’esbrouffe comme on dit chez nous.

Les dernières recommandations, bandages à l’élastoplast, l’huile de camphre, le litre d’eau de vie et surtout l’attente interminable de notre talonneur dit « La Cible ou Claquard » en retard à cause du passage à l’heure d’été (nous a-t-on dit !!!)

L’entrée enfin sur le terrain pour l’échauffement. Terrain qui penche…vous verrez l’importance plus tard !!!

Les premiers mots des supporters adverses le long de la barrière … Paysans…Bouseux …Etc.

Une mise en condition à l’ancienne ! Et c’est le préposé à la sirène du club adverse qui en a subi les conséquences ! Nous lui avons fait comprendre qu’il fallait qu’il la mette en sourdine s’il ne voulait pas qu’on l’expédie en Syrie pour faire tourner la manivelle dans un mirador … Il tournait lorsque nous étions loin de lui et ralentissait lorsque nous revenions … Le gag …

Autre fait marquant : Patrice Pedussaut, au lieu de s’échauffer consciencieusement comme nous les anciens, vaquait à son occupation préférée : il ramassait des fleurs au bord du terrain … Heureusement pour lui, il a trouvé un trèfle à 4 feuilles, qui nous a peut-être porté chance, brodé à jamais sur nos maillots.

Première Mi-temps équilibrée conduite par Alain Sentenac, stratège et buteur.

A la mi-temps, notre coach nous a bien fait comprendre qu’il fallait hausser le ton si nous voulions revenir à la maison avec le bout de bois …

Nous les anciens, qui venions de rentrer en remplacement, n’avions surement pas la même définition de l’expression : « Hausser le Ton » ; ce que d’ailleurs l’arbitre m’a fait comprendre en rentrant sur le terrain : « Vous ! » « Je vous ai à l’œil » Tellement à l’œil qu’il n’a rien vu sur les actions suivantes …

L’équipe d’en face a fait rentrer un nouveau talonneur. Les bruit de couloir nous était revenu à l’oreille : Champion des Pyrénées, de France, futur international … Champion de tout quoi ! Rien de tel pour nous émoustiller devant et surtout les anciens !!!

Première mêlée … Premier talonnage adverse pour récupérer le ballon … Première recommandation verbale à son égard de Claquard qui me fait comprendre, ((Nous n’avions pas besoin de nous parler), (pour mémoire nous avions joués ensemble seconde ligne, les gens rigolaient lorsque nous rentrions sur le terrain, mais ils ne rigolaient pas longtemps aux vues de la prestation !!)) qu’il avait en face un client, son doigt tordu pointe sur celui-ci et sa langue qui passait sur ses lèvres en disait long …

Parlant d’une Seconde Ligne atypique, redoutée et même respectée, je ne peux oublier celle que je formais avec Eric Rougalle « dit : cocoye » qui se plaisait à m’appeler « papa » pour me dire si son travail était bien fait. Et au vu de l’adversaire les bras en croix, il ne pouvait avoir que me bénédiction. Une grosse pensée pour lui.

Deuxième mêlée… Pas de talonnage adverse mais un bruit sourd, creux, tel le son de la cloche de Notre Dame … Et voila que notre talonneur se relève en pleurant, une trace noire de cirage sur l’épaule, et va se plaindre à l’arbitre …Encore un … J’en ai déduit que Pédussaut, en bon plombier qu’il est, au pet, lui avait explosé la conduite des glandes lacrymales …

Le vent avait tourné, le talonneur aussi et voilà que notre ailier parachève le travail par un drop d’un autre monde …Même lui en est encore étonné aujourd’hui … Le score est en notre faveur et c’est là qu’entre en scène notre Pavarotti, notre Omar Hassan du jour. Claquard, sur un coup anodin, se roule par terre, roule, roule, (rappelez-vous, le terrain est en pente !!) en se tenant le visage. Je vois dans les yeux de l’arbitre qui me connaît son interrogation : Je siffle une mêlée et il y a le feu (transmission de ma pensée) ou je siffle la fin du match.  Il a pris une sage décision et nous avons pu dire à Claquard d’arrêter de rouler comme Ronaldo.

Quant au jeu proposé cet après-midi-là, je laisse le soin aux experts rugbystiques de vous faire le débriefing, comme on dit maintenant !

La victoire a été fêtée comme il se doit !!!

Maintenant qu’il y a prescription, je peux avouer à Claquard que j’ai raté mon coup, ou plutôt, je me suis trompé de cible ! un mal pour un bien… Par ce geste malencontreux, nous avons participés petitement à la victoire finale …

J’en profite pour remercier les supporters fidèles à ce club qui sans eux ne serait pas ce qu’il est aujourd’hui. Les joueurs doivent comprendre que ces personnes vivent pour et grâce au RUGBY. Donc grâce à vous, joueurs.

Je remercie les dirigeants qui s’investissent pour ce Club, Club auquel ils donnent beaucoup.

J’ai commencé le Rugby à 7 ans avec comme maîtres Mr Ruquet et Mr Cazeaux. A 60 ans, je joue encore : A croire que le Rugby conserve ! J’ai été dirigeant. J’essaie humblement de rendre à ce Club ce qu’il m’a donné : des bons mais aussi des mauvais moments, du travail et surtout du RESPECT (Mot qui semble à ce jour disparaître de nos tablettes …)

Et il en faut … du RESPECT pour les dirigeants qui s’investissent corps et âmes pour ce noble sport qu’est le RUGBY … Sans eux, rien ne serait ! PENSEZ-Y …

 

Jean-Claude ROUSSO

Dit « Grandas »

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